Notes d’humeur

Ataide habite à Sao Paulo. Et chaque fois que nous nous rencontrons, il n’arrête pas de se plaindre qu’il n’a pas souvent de mes nouvelles. Alors pour lui et pour les autres, afin de garder le contact, je me suis dit que rien ne vaudrait une rubrique “Billets d’humeur”.

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Du bien-être

Date: 25/07/2018

C’était au centre culturel Français de Rio de Janeiro le 5 mai 2017. Et je devais donner une conférence démonstration au sujet de l’aikido. Alors, comme cette soirée s’inscrivait dans un cycle ayant comme thème les pratiques de santé, parler du bien-être était une façon qui sur le moment m’a semblé appropriée.
Le bien-être est souvent associé à un bien-faire dans une vision réductrice et parfois caricaturale où ce que l’on se doit de rechercher c’est le calme après l’effort: ce moment tant attendu du bonheur des coups de marteau sur les doigts qui s’arrêtent.
Mais dans cette anesthésie corporelle, tout nous entraine à l’opposé d’une construction ontologique assumée et épanouie qui résulterait d’un éveil des sens et d’une conscience corporelle en développement.
Et tant la méthodologie des arts martiaux que la pratique régulière des tatamis nous suggère une investiguation basée sur l’autonomie et la connaissance de soi.
Car finalement, plus que le bien-être ou le bien-faire, la vrai question c’est le bien vivre.
Evidement, l’opposition renforce et nous propose des opportunités de création.
Mais elle ne devrait pas être nécessaire pour se sentir exister. Sinon ce ne serait qu’une source de déséquilibre qui nous induirait en erreur et nous mênerait à la maladie.
Etre à l’écoute de soi pour être à l’écoute des autres implique que nous soyons capable de vivre seul.
Et c’est cette autonomie qui nous centre et qui, en quelque sorte, nous permet de bien être où nous sommes et d’accepter ce que nous y rencontrons qui est au final l’ingrédient principal de notre bien-être (et de notre capacité de pouvoir y rester).

Centre Culturel français de Rio de Janeiro
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Well-being

Date: 27/07/2018

It was at the French Cultural Centre in Rio de Janeiro on 5 May 2017. And I had to give a demonstration lecture about aikido. So, as this evening was part of a cycle with health practices as its theme, talking about well-being was a way that at the time seemed appropriate to me.
Well-being is often associated with well-doing in a reductive and sometimes caricatural vision where what one must look for is calm after effort: that long-awaited moment of happiness from the hammer blows on the fingers that stop.
But in this bodily anaesthesia, everything leads us to the opposite of an assumed and fulfilled ontological construction that would result from an awakening of the senses and a developing bodily consciousness.
And both the methodology of martial arts and the regular practice of tatami suggest us an investigation based on autonomy and self-knowledge.
Because in the end, more than well-being or well-doing, the real question is well-living.
Obviously, the opposition strengthens and offers us creative opportunities.
But it shouldn’t be necessary to feel alive. Otherwise it would only be a source of imbalance that would mislead us and lead us to illness.
Listening to ourselves in order to listen to others implies that we are able to live alone.
And it is this autonomy that centres us and that, in a way, allows us to be well where we are and to accept what we encounter that is ultimately the main ingredient of our well-being (and our ability to stay there).

French Cultural Center of Rio de Janeiro