Du bien-être

C’était au centre culturel Français de Rio de Janeiro le 5 mai 2017. Et je devais donner une conférence démonstration au sujet de l’aikido. Alors, comme cette soirée s’inscrivait dans un cycle ayant comme thème les pratiques de santé, parler du bien-être était une façon qui sur le moment m’a semblé appropriée.
Le bien-être est souvent associé à un bien-faire dans une vision réductrice et parfois caricaturale où ce que l’on se doit de rechercher c’est le calme après l’effort: ce moment tant attendu du bonheur des coups de marteau sur les doigts qui s’arrêtent.
Mais dans cette anesthésie corporelle, tout nous entraine à l’opposé d’une construction ontologique assumée et épanouie qui résulterait d’un éveil des sens et d’une conscience corporelle en développement.
Et tant la méthodologie des arts martiaux que la pratique régulière des tatamis nous suggère une investiguation basée sur l’autonomie et la connaissance de soi.
Car finalement, plus que le bien-être ou le bien-faire, la vrai question c’est le bien vivre.
Evidement, l’opposition renforce et nous propose des opportunités de création.
Mais elle ne devrait pas être nécessaire pour se sentir exister. Sinon ce ne serait qu’une source de déséquilibre qui nous induirait en erreur et nous mênerait à la maladie.
Etre à l’écoute de soi pour être à l’écoute des autres implique que nous soyons capable de vivre seul.
Et c’est cette autonomie qui nous centre et qui, en quelque sorte, nous permet de bien être où nous sommes et d’accepter ce que nous y rencontrons qui est au final l’ingrédient principal de notre bien-être (et de notre capacité de pouvoir y rester).